Réveil à 6h30 ce matin pour me préparer à attaquer en douceur. Il faut savoir que d’habitude, je bosse le samedi, donc un long week-end pour commencer le NaNo en douceur, c’est parfait pour moi.
Donc, ce matin, j’ai réussi à pondre 2120 mots en 2h30 ( ce n’est apparemment pas beaucoup:) ), avec un début de chapitre qui me plaît pas mal. Cela faisait un moment que je n’avais pas écrit, il me fallait retrouver mes personnages et donner une voix à l’un d’eux. (un p’tit nouveau, mais pas des moindres )
Allez, comme je partage des morceaux sur CoCyclics, mais que vous n’y êtes pas forcément inscrits, voici le résultat partiel de mes cogitations de ce matin :
Le son cristallin de la pluie sur le fleuve résonnait depuis des heures. L’averse ne semblait pas vouloir s’arrêter et aussi vitale que fût l’eau pour les terres desséchées du Kemet, cette musique horripilait Aenar. À moins que ce ne fût l’immobilité. Ou les deux… Attendre sans savoir énervait le guerrier. « Qu’est-ce qu’il fait ? Bon sang, on va l’attendre combien de temps comme ça ? »
Trois jours s’étaient écoulés depuis leur départ précipité de Busiris. Taleb ne leur avait donné aucune nouvelle. Il pleuvait des cordes, la boue s’insinuait sous leurs vêtements et la nuit, le vent mugissait avec rage autour de leur abri de fortune. La proximité de Shur contrariait encore davantage Aenar. Si seulement ils avaient rejoint la caravane précédente ! Ils seraient alors au chaud, loin des intempéries violentes autour du delta. Au lieu de cela, ils restaient coincés là, à attendre que le capitaine daigne les rejoindre.
« D’ici à ce que les sethites nous trouvent, on aura tout gagné », maugréa-t-il en se levant.
Il arpenta les abord de leur cachette de long en large. Un simple renfoncement sous la roche, qui leur procurait à peine de quoi s’abriter de la pluie, mais un point de vue inégalable sur Shur. Au moins, le vent ne soufflait plus à décorner les bœufs ; pour l’instant en tous cas. Pour avoir passé des années sur ces terres noires, Aenar connaissait le rythme des saisons, notamment celle des orages, pendant laquelle Seth s’époumonait des semaines durant. Toute l’eau d’une année paraissait s’abattre sur le pays, faisant déborder Neilos, irriguant les champs et enrichissant la terre. Voyager durant cette saison devenait compliqué, les tempêtes de sable traversaient le désert et ralentissaient les convois. La saison des orages ne manquait pas d’amener son lot de déveines, comme Aenar avait de nouveau pu le constater.
Le nordique ne passait pas une heure sans s’interroger sur la raison de sa présence ici. Pourquoi avait-il suivi les ordres de Taleb ? Pourquoi diable restait-il auprès de cette fille qu’il ne connaissait pas ? Pourquoi malgré l’absence de réponse à ses questions ne prenait-il pas ses affaires pour échapper à la nuée de problème qu’elle semblait traîner dans son sillage ?
Il se tourna vers elle, assise dans l’ombre des rochers, les genoux repliés sous son menton. Les traits tirés de fatigue, elle contemplait le fleuve en silence. Ses yeux couleur saphir ne cillaient pas. Parfois, ses doigts fins se crispaient sur ses tibias nus, comme si une sombre pensée traversait son esprit, mais aucune expression ne venait animer son joli visage.
Qui es-tu ? songea Aenar. Je connais ton nom, mais ça ne me dit pas pourquoi tu exerces un tel pouvoir sur moi.
En Sörter, on racontait nombre de légendes sur les enchanteresses. Femmes-faës, elles se cachaient dans les bois, dans les rivières, à l’affût des imprudents prêts à tomber sous leur charme. En Kemet, Aenar avait réalisé que la séduction coulait en abondance dans les veines de la gent féminine. Combien de fois avait-il succombé à des yeux de biche, à des parfums ensorceleurs, à des peaux tièdes et soyeuses ? Cela ne l’avait jamais empêché de repartir. Sa rencontre avec Alaia, en revanche, lui avait laissé un sentiment totalement étranger. « J’ai tellement prié pour que tu reviennes me chercher. Mais tu ne l’as pas fait. Ce soir, tu es là. Tu es de retour. S’il te plaît, ne repars pas… Dis-moi que tu ne me laisseras plus.», avait-elle imploré. La gorge nouée, Aenar avait senti un feu étrange parcourir chaque fibre de son être et avait compris qu’il ne parviendrait pas à partir. Était-ce de la sorcellerie ? Le guerrier n’aurait pas su le dire. Il avait déjà affronté des sorciers ; des nécromants et leurs troupes de non-morts en passant par les ritualistes accompagnés de leurs minions démoniaques, leurs pouvoirs pouvaient se révéler dévastateurs. Mais il n’était pas préparé à devoir baisser les armes devant le visage, aussi parfait fût-il, d’une jeune fille. […]
So romantic, n’est-il pas ?

Il serait pas mal comme ça Aenar, hein? – ben non, désolée
oh, quoique…
En fait, pas vraiment. Aenar n’aime pas réfléchir trop longtemps. Dans peu de temps, il sera en train de cogner quelqu’un ! 
Comme c’est le NaNo, c’est un premier jet, jeté au « feeling », et naturellement perfectible. Néanmoins, je n’en suis pas mécontente. La suite au prochain épisode, les amis ! Je reprendrai peut-être l’écriture en fin de journée, au gré de l’inspiration.